Le sujet divise toujours en France. Mais dans plusieurs pays du monde, la vaccination anti-covid est d’ores et déjà une obligation, du moins pour certains salariés ou fonctionnaires. Tour d’horizon.
L’Etat fédéral n’impose rien mais les entreprises sont libres de sanctionner des salariés qui refusent d’être vaccinés. Elles doivent juste se conformer au cadre légal, à savoir l’interdiction de licencier un salarié qui refuserait la vaccination pour des raisons sanitaires ou religieuses.
Trois grandes approches émergent. La moins fréquente est le licenciement pur et simple ou le non renouvellement d’un contrat de salariés ne se pliant pas à l’injonction de leur employeur. Un hôpital texan géré par l’église méthodiste s’est ainsi séparé de 150 salariés qui refusaient de se faire vacciner.
D’autres, plus nombreuses, interdisent le retour sur site à ceux qui refusent le vaccin. C’est le cas par exemple au sein de la banque Morgan Stanley, où le télétravail à 100% n’est pas par ailleurs pas vue d’un bon œil.
Enfin, une poignée d’entreprises choisissent de refuser les candidatures de postulants non vaccinés. C’est le cas par exemple de plusieurs compagnies aériennes dont Delta, qui prévoit de recruter un millier de pilotes pour faire face à la reprise du trafic.
Russie
A Moscou, l’épidémie ne fléchit pas, du fait de la diffusion du variant Delta. Les autorités locales ont donc décidé de recourir à la coercition pour faire grimper le taux de vaccination qui ne dépasse par les 15%. Les entreprises et les administrations vont devoir se démener pour qu’une majorité de leurs salariés ait reçu une première dose du vaccin d’ici le 15 juillet et une seconde, un mois plus tard.
Si le taux de 60% de leur effectif n’est pas atteint, ces employeurs s’exposent à de lourdes amendes. Cette quasi-obligation vaccinale concerne un grand nombre d’actifs: fonctionnaires, salariés des banques, des commerces, des restaurants et des transports urbains.
Espagne
En Galice, dans le Nord de l’Espagne, le parlement local a approuvé au printemps dernier une règle unique en son genre. Les habitants éligibles qui refusent de se faire vacciner risquent une amende dont le montant (de 1000 à 600 000 euros) dépend du risque que leur refus fait prendre à la population. Cette sanction à géométrie variable a néanmoins été suspendue par le tribunal constitutionnel.
Aux Baléares, l’obligation concerne le secteur sanitaire et social. Les salariés qui refusent l’injection risquent de perdre leur poste. C’est le cas par exemple d’un haut fonctionnaire régional –le directeur de l’organisme en charge de la défense des droits des enfants et adolescents – qui s’est fait licencié pour refus de vaccination.
Italie
Le pays le plus touché de l’Union européenne, avec près de 127 500 morts, a été l’un des premiers à imposer la vaccination à tous les professionnels de santé. Elle s’applique depuis le 1er avril, à tous les travailleurs du secteur, aussi bien dans le public que dans le privé.
Ces derniers peuvent néanmoins la refuser pour raison de santé. Et même si le refus n’est pas motivé, la sanction peut se limiter à une mutation à un poste administratif sans contact avec le public. Mais si cela n’est pas possible, les contrevenants risquent d’être mis à pied et privé de salaire.
Allemagne
La vaccination obligatoire n’est pas autorisée par la loi. Et un employeur ne peut exiger de son salarié qu’il montre un certificat de vaccination pour accéder dans ses locaux. Seuls les hôpitaux peuvent exiger d’en être informés.
Seul méthode incitative à la disposition des employeurs, le versement de primes aux salariés ayant accepté de se faire vacciner.
Royaume-Uni
Outre-Manche, la question a été tranchée. S’il ne l’a pas fait d’ici là, le personnel de l’équivalent britannique des Ehpad devra obligatoirement se faire vacciner pour continuer à travailler à compter du mois d’octobre 2021.
L’extension de cette contrainte à tous les établissements publics de soins (NHS) n’est, elle, pas encore actée, mais elle est clairement envisagée.