Dans une campagne des élections régionales en Paca pleine de rebondissements du début à la fin, Bernard Tapie, l’emblématique ancien président de l’OM, a choisi de prendre la parole et de se positionner en faveur du front républicain. Un entretien exclusif à suivre dans notre replay.
Fatigué par les affaires et par ses problèmes de santé, Bernard Tapie n’a pas dit son dernier mot. Le « Boss » suit de près la campagne des élections régionales en Paca, qui a connu de nombreux rebondissements ces derniers jours, et nous donne son point de vue dans cette interview exclusive sur France 3 Provence-Alpes.
Il appelle ce mardi les électeurs de la région Paca « à faire barrage au FN », lors d’un entretien à l’hôtel Lutetia, dans le 6e arrondissement de Paris.
L’homme d’affaire emblématique, toujours en litige dans la célèbre affaire du Crédit Lyonnais, reste adulé à Marseille pour le titre de 1993 de Champion d’Europe arraché avec l’OM. Résidant à Paris, « le boss » n’a jamais caché son attachement à Marseille et à la région Paca.
C’est le discours de Thierry Mariani, le candidat du Rassemblement National au soir du premier tour des élections régionales, qui l’a fait sortir de ses gonds. Un « discours fachiste, impératif », que regrette Bernard Tapie. « Il se croît où ? Il se fout du monde. Comment on parle à des électeurs », s’insurge-t-il.
Ce mardi l’homme d’affaires décide de sortir du silence pour appeler les électeurs au sursaut avant le second tour des élections régionales.
« J’appelle à faire barrage au FN de la région Paca », explique Bernard Tapie. « J’ai combattu le front national pendant des années, le front avec Jean-Marie Le Pen. Aujourd’hui, il faut être de mauvais foi pour ne pas reconnaitre que le front devenu Rassemblement National n’est pas le même, c’était l’impression que j’avais, sauf que lorsqu’on voit la composition de la liste du RN en Paca, il y a de quoi s’inquièter », indique Bernard Tapie.
« A l’intérieur, il y a des éminents historiques du front et pas les moins durs, ils sont en plus bien placés… J’ai pensé franchement dans un premier temps que le chef de liste ne pouvait pas être au courant de ça. Mais lorsque j’ai vu son discours, il se croît où ? » s’énerve l’ancien président de l’OM.
Depuis le début des régionales, l’ancien ministre de la Ville n’est pas insensible à cette campagne et à ses multiples surprises. Thierry Mariani, représentant du Rassemblement national en Paca, annoncé par tous les sondages comme le grand vainqueur est arrivé en tête du premier tour ce dimanche devançant de peu Renaud Muselier, président sortant, critiqué pour son rapprochement avec La République en Marche.
Derrière ce duo, Jean-Laurent Félizia, chef de file de l’union de la gauche, est arrivé en troisième position. Déterminé à se maintenir dans un premier temps, il s’est résigné au bout de 24 heures, pressé de toutes parts par certains colistiers et cadres nationaux des partis formant cette union sociale et écologiste.
Si Jean-Laurent Félizia annonce voter pour Muselier au second tour, reste à savoir si les 150.000 électeurs qui ont voté pour lui vont le suivre dans un front républicain de plus en plus décrié.
C’est, en tout cas, le sens de l’appel lancé aujourd’hui par Bernard Tapie aux électeurs de la région Paca.