Les socialistes qui dominent le département depuis Vincent Auriol en 1945 devront pour la 1ère fois de l’histoire de l’élection s’opposer à leurs alliés historiques.
C’est un sans-faute pour les socialistes à la présidence de la Haute-Garonne depuis l’après-guerre :
la SFIO de Vincent Auriol (1945-1947) et d’Eugène Montel (1947-1966), puis le règne du PS Pierre Izard (1966-2015) qui concéda son fauteuil à l’âge de 80 ans à l’actuel président sortant du département Georges Méric et candidat à sa réélection, le département est un bastion du Parti Socialiste en France.
C’était l’âge d’or du parti. Il composait ses listes, imposait ses candidats et ses alliés n’avaient d’autre choix que de s’exécuter s’ils voulaient exister.
Mais la donne a changé depuis l’affaiblissement du parti à la dernière présidentielle, son candidat Benoît Hamon ne ralliant que 8,37% des électeurs haut-garonnais en 2017.
Moins de 10%, un score inimaginable qui a donné de grandes idées d’émancipation à ses enfants turbulents d’autrefois.
Ainsi EELV présentera des candidats dans les 27 cantons du département.
Une première pour le parti écolo, convaincu que la tendance souffle dans ses voiles et que le moment est venu de marquer le territoire à un an de la présidentielle.
Même motivation et même stratégie pour le parti de Jean-Luc Mélenchon.
Il n’est plus question d’esquisser le moindre binôme avec le PS. LFI présentera 20 candidats sur les 27 cantons en Haute-Garonne.
La majorité présidentielle et Les Républicains solubles dans 7 cantons
Les macronistes poursuivent leur travail de dynamitage de la droite d’ici la présidentielle avec la volonté à peine voilée d’affaiblir Les Républicains et d’élargir leur majorité toujours plus vers la droite. Une conquête qui passe par les territoires.
Ainsi, LREM et LR présenteront des binômes dans 7 cantons.
Dans d’autres cantons LREM et LR seront opposés :
La République en Marche sera seule dans 7 cantons et Les Républicains dans 14.
C’est un autre laboratoire in vivo des tensions et psychodrames qui s’annoncent à droite pour les campagnes présidentielle et législatives.
L’autre pari du RN
Le Rassemblement National anciennement Front National n’a jamais percé en Haute-Garonne (16,71% 1er tour présidentielle 2017, 23,69% pour Jean-Luc Mélenchon) mais l’important est ailleurs pour le parti de Marine le Pen : participer aux débats, avancer ses thèmes de prédilections dans une actualité marquée par les préoccupations sécuritaires et préparer le terrain des idées à sa candidate à la présidentielle.
Le RN sera présent dans tous les cantons du département.
Signe de l’évolution de l’extrême-droite : c’est la première fois qu’elle sera en mesure de se présenter sur les 27 cantons de la Haute-Garonne alors que les candidats à la candidature lui faisaient traditionnellement défaut.
Au total, tous partis et mouvements confondus, 8 listes présenteront des binômes de candidats en Haute-Garonne.
Ici comme ailleurs, les élections départementales seront l’anti chambre de la présidentielle.
Les résultats seront particulièrement suivis par le PS s’il devait subir un nouvel émiettement de son électorat sur l’une de ses dernières places fortes.
Débat sur France 3
France 3 Occitanie organise un débat. Avec en invités :
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Georges Meric (Président sortant PS canton Escalquens)
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Anais Jalouneix (EELV canton Toulouse 7)
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Nina Ochoa (LR canton Toulouse 6)
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Julien Leonardelli (RN canton Villemur)
Diffusion le 7 juin. Présentation Pascale Lagorce et Bruno Frediani.