L’agression d’Yvan Colonna, le 2 mars, par un détenu radicalisé aurait-elle pu être évitée ? La commission des lois de l’Assemblée nationale a auditionné, dans la matinée du mercredi 30 mars, des directeurs de la prison d’Ardes (Bouches-du-Rhône), où il était incarcéré. Pourquoi l’agression, filmée par des caméras, n’a-t-elle pas été interrompue par des surveillants ?
Pour le directeur en poste ce jour, impossible de regarder en même temps 280 caméras, tout en surveillant individuellement des détenus particulièrement signalés (DPS). « Il est impossible, et ce n’est même pas dans des prescriptions réglementaires de l’administration, de mettre un agent pour un, deux, trois ou quatre DPS », indique Marc Ollier, chef d’établissement de la maison centrale d’Ardes.
Le profil de l’agresseur interroge
Comment le détenu radicalisé, lequel avait notamment pris en otage une infirmière psychiatrique dans une autre prison, a-t-il été autorisé à travailler comme auxiliaire de ménage dans la salle de sport de la prison d’Ardes ? « Rien, rien, rien, comme quoi il allait agresser Colonna, ou d’ailleurs un autre détenu », assure Marc Ollier. Une enquête pénale, diligentée par le parquet national antiterroriste, et une enquête administrative, menée par l’inspection générale de la justice, ont été ouvertes.