C’est une première mondiale ! Un avion vient d’effectuer un vol inaugural entre l’Allemagne et Reims en utilisant une essence à 97% d’origine végétale. C’est une société française qui a conçu ce tout nouveau carburant issu de la betterave, un carburant qui pourrait révolutionner l’aviation.
Un peu plus d’un siècle après le premier vol de ville à ville par le pionnier Henri Farman, qui atterrissait déjà à Reims, la Cité des Sacres va peut-être à nouveau être le point de départ d’une nouvelle ère dans l’aéronautique. C’est en effet un grand coup qui a été réalisé ce mardi 15 juin 2021 avec l’atterrissage tout en douceur d’un DR107 sur l’aérodrome de Reims-Prunay. Un avion de voltige de conception américaine, parti de Sarrebruck (Allemagne) et piloté par Bastien Le Roux. Vu de l’extérieur, il paraît tout à fait normal mais ici l’essence aviation est remplacée par un tout nouveau composé naturel, un biocarburant aéronautique.
Une véritable révolution et une solution regardée avec attention par les professionnels du secteur. L’essence pour avion est en effet le segment du marché́ des produits pétroliers dont la croissance est la plus rapide, avec une hausse de 4-5 % par an. Le secteur aéronautique compte donc sur les biocarburants pour apporter une contribution déterminante à la réduction de son empreinte carbone
Pour l’aviation de loisir
Après ses essais dans l’automobile, la start-up française Global Bioenergies installée à Evry collabore depuis plusieurs années avec la société ARD située à Pomacle dans la Marne. Objectif : transformer et industrialiser son procédé innovant d’isobutène d’origine végétale avec la volonté de remplacer les carburants actuels par cette essence verte pour l’aéronautique.
Globale Bioenergies utilise le sucre issu de la betterave qui dans son procédé est transformé par des bactéries. Une technologie de pointe, conçue et développée dans les laboratoires d’ARD.
Ce carburant vert pour avion doit à terme remplacer l’Avgas100LL, une essence très répandue dans le monde qui permet de faire fonctionner les appareils à moteurs pistons, mais pas les appareils types Airbus ou Boeing qui eux utilisent du kérosène dans leurs réacteurs. Le marché de l’essence en Europe pour l’aviation de loisir est de l’ordre de 100 millions de litres, il est de 900 millions de litres aux Etats-Unis.
Le carburant du futur ?
Le secteur aéronautique compte sur les biocarburants durables pour apporter une contribution déterminante à la réduction de son empreinte carbone. La start-up française Global Bioenergies et ses entreprises partenaires souhaitent ainsi démontrer que ce biocarburant aéronautique présente un potentiel unique pour la dé-carbonisation des airs dans les futures années.